« Après leurs diplômes, ils repartent en France » : 5 minutes pour comprendre la Gold Card que vient de lancer Donald Trump
L’idée était dans les cartons depuis des mois : elle est désormais réalité. Entouré de grands patrons dans la Roosevelt Room de la Maison-Blanche, Donald Trump a annoncé l’ouverture officielle des candidatures à la « Gold Card », un nouveau titre de séjour destiné aux ressortissants étrangers fortunés ou hautement qualifiés. Accessible via un site Internet mis en ligne le jour même, le dispositif offre un statut de résident permanent, une sorte de une green Card, avec, à terme, la possibilité d’accéder à la citoyenneté américaine.
.@POTUS: "Very excitingly for me and for the country, we've just launched the Trump Gold Card... all funds go to the United States Government. It could be a tremendous amount of money... It's somewhat like a green card, but with big advantages over a green card." https://t.co/QOq70LZsve pic.twitter.com/NkzWikGIDf— Rapid Response 47 (@RapidResponse47) December 10, 2025
En quoi consiste cette Gold Card ?
Le principe est simple : un million de dollars pour un candidat individuel, deux millions pour une entreprise souhaitant parrainer un salarié né à l’étranger. Les fonds, a promis le président que l’on est obligé de croire sur parole, seront versés directement au Trésor américain et pourraient rapporter « des milliards » à l’État fédéral. « C’est une green Card, mais en beaucoup mieux », a résumé Donald Trump, évoquant un parcours vers la citoyenneté « plus solide » et « plus puissant ».
Quel est l’intérêt pour les Etats-Unis ?
Le programme est conçu pour remplacer les visas EB-5, créés en 1990 pour encourager l’investissement étranger et conditionnés jusqu’ici à la création d’emplois. Cette exigence, comme l’existence de quotas annuels, n’a pas été mentionnée lors de l’annonce présidentielle. Trump dit répondre aux doléances de dirigeants d’entreprise incapables, selon lui, de retenir des diplômés brillants des universités américaines faute de statut migratoire durable.
« Ils viennent obtenir des diplômes ici et repartent ensuite vers l’Inde, la Chine, la France, et c’est très difficile pour eux de rester », a aussi pointé Donald Trump.
Quelle est la procédure d’obtention ?
Le secrétaire au Commerce, Howard Lutnick, a précisé que chaque candidature inclurait 15 000 dollars dédiés aux vérifications de sécurité et que les contrôles seraient approfondis. Les entreprises pourront acquérir plusieurs cartes, une par personne. Objectif affiché : attirer des profils plus riches et mieux rémunérés que les titulaires actuels de green Card, dont Lutnick estime qu’ils gagnent en moyenne moins que le reste de la population.
Quel est l’objectif poursuivi ?
Cette initiative s’inscrit dans une ligne assumée du second mandat Trump : durcir l’immigration pour les plus précaires tout en l’ouvrant davantage aux élites économiques. Depuis janvier 2025, l’administration a multiplié les opérations d’expulsion et les restrictions, tout en plaidant pour une immigration choisie et hautement qualifiée. Une posture qui irrite une partie de la base trumpiste, traditionnellement hostile à toute extension de l’immigration légale.
Quelles autres offres proposées par Donald Trump ?
Le projet va plus loin encore. L’exécutif étudie une éventuelle « Platinum Card » à cinq millions de dollars permettant à des non-résidents de séjourner jusqu’à neuf mois par an aux États-Unis sans être imposés sur leurs revenus étrangers, une option qui nécessiterait toutefois l’aval du Congrès. Parallèlement, la Maison Blanche a imposé une taxe de 100 000 dollars sur les visas H-1B (les visas de « talents ») et proposé de favoriser les emplois les mieux rémunérés dans l’attribution de ces permis de travail, suscitant une fronde des milieux économiques.

