« Défendre la démocratie » : au Brésil, des dizaines de milliers de manifestants dans la rue contre Bolsonaro

Déc 15, 2025 - 07:01
« Défendre la démocratie » : au Brésil, des dizaines de milliers de manifestants dans la rue contre Bolsonaro

Des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues dimanche au Brésil pour s’opposer à la volonté du Parlement brésilien de réduire la peine de l’ex-président d’extrême droite Jair Bolsonaro, condamné à 27 ans de prison pour tentative de coup d’État. L’appel à manifester dans les principales villes du pays a été lancé par des organisations de gauche après que des députés brésiliens, à majorité pro-Bolsonaro, ont adopté une proposition de loi qui pourrait réduire la peine de l’ex-président à un peu plus de deux ans de prison.

De grands rassemblements se sont tenus dans des dizaines de villes, dont Brasilia, Rio de Janeiro et São Paulo. À Rio, près de 19 000 personnes ont envahi la plage de Copacabana avec des pancartes portant les slogans « Pas d’amnistie » et « Congrès, ennemi du peuple », tandis que des grandes figures de la musique brésilienne comme Caetano Veloso, Gilberto Gil et Chico Buarque étaient présents sur une petite scène.

« Nous sommes toujours là pour réveiller le Congrès, nous sommes toujours là pour les forêts brésiliennes, pour les droits des femmes, pour la démocratie », a clamé depuis la scène l’actrice Fernanda Torres, dont le film « Je suis toujours là », qui retrace les années de plomb de la dictature au Brésil (1964-1985), a valu au Brésil son premier Oscar.

Bolsonaro condamné pour tentative de coup d’État

À São Paulo, près de 14 000 personnes se sont rassemblées sur la célèbre avenue Paulista, selon les estimations du Monitor de l’Université de São Paulo. « Nous sommes dans la rue pour dire que nous continuons à défendre notre démocratie, et défendre la démocratie, c’est dire que la place du putschiste est en prison », a déclaré Keit Lima, conseillère municipale de São Paulo dans le bloc de gauche.

Plus tôt dans la capitale brésilienne, la foule s’est massée près du Musée national et a marché vers le Congrès. Le camp Bolsonaro à la Chambre basse avait pendant des mois envisagé différentes options pour alléger sa peine, notamment une éventuelle amnistie totale qui a fait long feu après les manifestations monstres de septembre.

Président du Brésil de 2019 à 2022, Bolsonaro a été reconnu coupable par la Cour suprême d’avoir conspiré pour se maintenir au pouvoir « de façon autoritaire » quel que soit le résultat de l’élection de 2022, qu’il a finalement perdue au second tour face à son rival de gauche Lula. Le plan avait échoué, selon les procureurs, en raison du manque de soutien de la hiérarchie militaire. Lui clame son innocence, se disant victime de « persécution politique ».

Tomas Kauer - News Moderator https://www.tomaskauer.com/