Le 25 décembre, de nombreux Français seront réunis autour des traditionnels plats de Noël : huîtres, saumon, dinde… tandis que les Japonais dégusteront, pour beaucoup, du poulet frit de chez KFC.

Cette habitude, qui peut sembler curieuse, remonte au milieu des années 70. À cette époque-là, les Japonais, dont très peu sont chrétiens, ne s’intéressent pas aux traditions liées à Noël.

Un « baril de fête »

Selon Motoichi Nakatani, porte-parole de KFC Japon interrogé par la BBC, c’est à Takeshi Okawara, qui dirige alors dans les années 70 le premier KFC au Japon, que la chaîne de restauration rapide doit son succès dans l’archipel à l’occasion de cette fête.

Takeshi Okawara aurait voulu contenter des clients étrangers à qui la dinde de Noël manquait. Il aurait alors décidé de vendre un menu spécial, un « baril de fête » comprenant huit morceaux de poulet, une boisson et un dessert et en a fait la promotion, via une campagne nommée « Kurisumasu ni wa Kentakkii » qui signifie « Kentucky pour Noël ».

« Un signe de la mondialisation »

Ce coup marketing fonctionne au-delà des espérances : les familles japonaises veulent, au-delà de manger un produit proche de la dinde, surtout profiter du prix très avantageux de ce menu. Le développement très rapide des enseignes KFC au pays du Soleil Levant a également participé à la propagation et à la pérennisation de cette tradition incongrue.

« Cela a comblé un vide. Il n’y avait pas de tradition de Noël au Japon, et KFC est arrivé et a dit : voici ce que vous devriez faire à Noël. (…) C’est un signe de la mondialisation, où les habitudes de consommation se répandent dans d’autres pays et sont souvent adaptées de différentes manières », expliquait à la BBC Joonas Rokka, professeur à l’EM Lyon Business School en 2016.

Depuis, les familles japonaises sont nombreuses (plus de 3 millions) à faire la queue devant les restaurants KFC à Noël. Il est également possible de pré-commander son menu dès novembre.