Gaza : Yasser Abou Chabab, le chef d’une milice anti-Hamas, tué lors d’un « affrontement interne »
Le dirigeant d’un groupe armé de la bande de Gaza, Yasser Abou Chabab, connu pour son opposition au Hamas a été tué dans ce territoire palestinien, a annoncé son groupe. Selon des sources militaires israéliennes, relayé par les médias locaux, ce dernier serait mort lors de ce qu’elles ont qualifié « d’affrontement interne » — c’est-à-dire hors de toute implication du Hamas — dans le sud de la bande de Gaza. Selon ces mêmes sources, Abou Chabab a été évacué dans un hôpital en Israël, où il a finalement succombé à ses blessures.
« Les Forces populaires pleurent leur martyr héroïque, Yasser Abou Chabab », a déclaré son groupe dans un communiqué sur Facebook tard dans la soirée jeudi.
L’organisation a affirmé que son fondateur avait été tué par balles alors qu’il « tentait de résoudre un différend » impliquant des membres de la famille gazaouie Abou Sanimeh, démentant des « informations trompeuses » imputant sa mort au Hamas.
Dans un communiqué, la famille Abou Sanimeh a revendiqué l’avoir tué, l’accusant de « trahison » pour ses liens supposés avec Israël et menaçant d’un « châtiment sévère (…) ce qu’il reste de son groupe renégat ».
Le Hamas n’a pas revendiqué le meurtre mais y a vu « l’issue inévitable pour quiconque trahit son peuple » et devient « un outil entre les mains de l’occupation ».
Le groupe opérait principalement dans le sud du territoire palestinien
« Les Forces populaires », qui rassemblent notamment des membres d’une tribu bédouine, se présentent comme œuvrant pour les Gazaouis et contre le Hamas, sans que ni sa taille ni son arsenal ne soient connus avec précision. Le groupe a opéré principalement dans le sud du territoire palestinien, autour de Rafah, d’où est originaire son fondateur, qui s’était évadé d’une prison gazaouie à la faveur de la guerre entre Israël et le Hamas.
Le groupe d’Abou Chabab a toujours nié bénéficier du soutien d’Israël. Depuis la conclusion du cessez-le-feu soutenu par les États-Unis, en octobre, le groupe a poursuivi ses opérations dans les zones contrôlées par l’armée israélienne.
Né au début des années 1990, il avait été condamné vers 2015 pour contrebande et trafic de drogue. En juin, Israël avait reconnu soutenir et armer des clans palestiniens opposés au Hamas, sans nommer explicitement les Forces populaires.
En juillet, Yasser Abou Chabab avait déclaré à un média israélien que son groupe pouvait se déplacer librement dans les zones contrôlées par l’armée israélienne et qu’il la tenait informée de ses opérations, avant de se rétracter.
Durant la guerre déclenchée par l’attaque sans précédent du Hamas sur Israël le 7 octobre 2023, il a été accusé par de nombreux Gazaouis de piller l’aide humanitaire parvenant dans le territoire palestinien.

