C’est « le plus grand projet d’artillerie » de l’Ukraine depuis le début du conflit avec la Russie. Kiev va produire, conjointement avec l’Allemagne, 200 systèmes d’artillerie automoteurs « Bohdana », comme l’a annoncé ce mercredi le Premier ministre ukrainien Denys Shmyhal sur Telegram.

« Nous renforçons notre coopération en matière de défense avec l’Allemagne, a-t-il annoncé dans un communiqué. Une série de nouveaux accords importants ont été signés avec nos partenaires allemands pour un montant total de plus de 1,2 milliard d’euros. »

« Précis, fiable et moderne »

Parmi ces accords, il y a « le plus grand projet d’artillerie pour la production de 200 unités de canons d’assaut Bohdana sur le nouveau châssis Zetros, d’une valeur totale de 750 millions d’euros, afin de renforcer les capacités d’artillerie de l’Ukraine ». À noter, Kiev dispose déjà de plusieurs centaines de camions Mercedes-Benz Zetros, fabriqués par Daimler Truck, le constructeur allemand de la gamme, dans le cadre de l’assistance militaire allemande.

Le véritable enjeu se concentrait sur la livraison et la production des canons automoteurs Bohdana, adaptés aux standards de l’OTAN et qui ont déjà démontré leur efficacité sur la ligne de front. Il s’agit d’une sorte d’équivalent du canon Caesar français.

« Le Bohdana est précis, fiable et moderne, explique Dmytro, sergent-chef, 48e brigade d’artillerie ukrainienne, auprès du média spécialisé Militarnyi. Ses capacités de combat sont impressionnantes, en particulier ici, dans le secteur de Donetsk, en conditions de combat réelles. Le système d’artillerie automoteur frappe la cible avec une très grande précision. »

Dans le détail, le canon à roues de calibre 155 mm permet de titrer 4 à 6 coups par minute selon les versions. Avec une autonomie de 800 km, le Bohdana revendique une portée de 40 km, pouvant attendre 60 km avec guidage intégré. Embarqué sur un camion, l’équipement total pèse près de 28 tonnes et peut transporter jusqu’à cinq personnes.

La livraison de Bohdana s’inscrit dans le plan de soutien de l’Allemagne estimé à 1,2 milliard d’euros. L’accord comprend également la fourniture à long terme de pièces de rechange pour les systèmes de défense aérienne Patriot, ou encore de moyens de guerre électronique de pointe au niveau tactique, en passant par l’achat de drones pour près de 200 millions d’euros.