Guerre en Ukraine : le plan de paix américain envisage une adhésion de Kiev à l’Union européenne dès 2027

Déc 13, 2025 - 07:01
Guerre en Ukraine : le plan de paix américain envisage une adhésion de Kiev à l’Union européenne dès 2027

Une adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne dès janvier 2027 est envisagée dans le plan de paix des États-Unis pour mettre fin à la guerre entre Kiev et la Russie, a annoncé vendredi à l’AFP un haut responsable, sur fond d’intense ballet diplomatique pour mettre fin à la guerre entre Russes et Ukrainiens.

C’est dans le cadre de ces démarches internationales que le président ukrainien Volodymyr Zelensky est attendu lundi à Berlin pour rencontrer ses alliés européens, a déclaré la même source à l’AFP, une information confirmée le même jour par le porte-parole du chancelier allemand Friedrich Merz.

Des pourparlers indirects soutenus et difficiles entre Moscou et Kiev sont en cours depuis presque un mois, sous médiation de Washington qui presse de trouver une issue à ce conflit déclenché par l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022 et ayant d’ores et déjà fait des centaines de milliers de morts et de blessés.

« C’est stipulé »

Un responsable au fait des pourparlers a dit vendredi à l’AFP qu’une adhésion de l’Ukraine à l’UE était envisagée dès janvier 2027, dans une dernière version du plan des États-Unis. « C’est stipulé mais c’est un sujet de négociation et les Américains y sont favorables », a affirmé cette source, s’exprimant sous couvert d’anonymat. « C’est (un dossier) sensible pour les Européens », a-t-elle ajouté.

Selon le journal britannique Financial Times, ce point figure dans la dernière mouture des propositions de paix préparées par Ukrainiens et Européens puis présentées aux négociateurs américains.

Une telle adhésion, en à peine plus d’un an, semble peu probable du fait de la possible opposition, entre autres, d’États membres de l’UE aux relations tendues avec l’Ukraine, comme la Hongrie. La version initiale du plan américain, jugé très favorable à Moscou, a été amendée à plusieurs reprises par les belligérants.

Des blocages persistants

Les négociations bloquent en particulier sur les questions territoriales, les États-Unis réclamant, assure Kiev, d’importantes concessions à l’Ukraine. Selon Volodymyr Zelensky, Washington veut que les forces ukrainiennes se retirent de la partie de la région de Donetsk (est de l’Ukraine) qu’elles contrôlent encore et qui est censée devenir une « zone économique libre » démilitarisée, sans demander la même choses aux troupes d’occupation.

En échange, l’armée russe se retirerait de toutes petites zones qu’elle a conquises dans les régions de Soumy, Kharkiv et Dnipropetrovsk (nord, nord-est et centre-est) mais conserverait des territoires plus larges dans celles de Kherson et de Zaporijjia (sud).

Le président ukrainien a souligné que, dans tous les cas de figure, une « élection » ou un « référendum » serait nécessaire en Ukraine pour trancher sur les questions territoriales.

En attendant, face à la lenteur des négociations, le président américain Donald Trump est « extrêmement frustré par les deux camps », a révélé jeudi sa porte-parole, Karoline Leavitt.

Zelensky à Berlin

Pour sa part, le conseiller diplomatique du Kremlin, Iouri Ouchakov, a déclaré vendredi que Moscou n’avait pas encore vu la nouvelle version du plan américain révisé par Kiev et ses alliés européens. « Il y a beaucoup de choses qui pourraient ne pas nous plaire », a-t-il averti, cité par l’agence de presse TASS.

Lundi prochain, à Berlin, Volodymyr Zelensky, qui a déjà été à Londres, Bruxelles et Rome en début de semaine, doit avoir de nouveaux échanges avec ses alliés européens.

Les discussions pourraient entre autres porter sur l’utilisation de quelque 200 milliards d’actifs russes gelés en Belgique pour financer l’effort de guerre de l’Ukraine et, en partie, sa reconstruction. L’issue est toujours « incertaine » mais « il n’y a pas d’option B », a noté une source diplomatique européenne. « Si cela ne devait pas réussir, ce serait assurément un signal désastreux à l’égard de l’Ukraine (…), l’Europe échouerait », a ajouté cette source.

Sur le front, après de longs mois de reculs face à des troupes russes plus nombreuses, l’armée ukrainienne a revendiqué vendredi une rare avancée. Elle a assuré avoir repris aux Russes plusieurs quartiers de la ville clé de Koupiansk, dans la région de Kharkiv, ainsi que deux autres localités proches.

Volodymyr Zelensky a quant à lui déclaré avoir rendu visite aux soldats ukrainiens dans la zone de Koupiansk et les avoir félicités, dans une vidéo diffusée vendredi dans laquelle on le voit en gilet pare-balles, devant une stèle indiquant « Koupiansk ». Les forces russes occupent actuellement 20 % du territoire de l’Ukraine, essentiellement dans l’Est et le sud.

Tomas Kauer - News Moderator https://www.tomaskauer.com/