Guerre en Ukraine : que peut-on attendre de la nouvelle rencontre Trump-Zelensky en Floride ce dimanche ?

Déc 28, 2025 - 07:05
Guerre en Ukraine : que peut-on attendre de la nouvelle rencontre Trump-Zelensky en Floride ce dimanche ?

Après son passage au Canada, le président ukrainien Volodymyr Zelensky doit rencontrer Donald Trump, ce dimanche (à 19 heures, heure de Paris), en Floride, pour évoquer la question sensible des territoires, dans le cadre des négociations visant à mettre fin à la guerre, sans succès concret pour l’instant.

Avant cette rencontre outre-atlantique, le président ukrainien a reçu le soutien de ses alliés de l’Union européenne et de l’Otan, lors d’un appel organisé depuis le Canada, où il était en visite samedi. Le Parisien fait le point sur ce qu’il faut attendre de ce nouvel échange avec Donald Trump.

Pourquoi une nouvelle rencontre est organisée ?

Les pourparlers en vue d’un règlement du conflit se sont accélérés ces dernières semaines, à la suite de la présentation d’un plan de paix dévoilé par Donald Trump.

Alors que ce document était considéré initialement par Kiev et les Européens comme trop favorable à Moscou, Volodymyr Zelensky a dévoilé cette semaine les détails d’une nouvelle mouture. Cette version prévoit un gel de la ligne de front sans offrir de solution immédiate concernant les revendications territoriales de la Russie, qui occupe plus de 19 % de l’Ukraine.

Les Européens ont également accentué la pression pour une résolution du conflit qui a débuté en février 2022 avec l’invasion russe. Emmanuel Macron et les autres pays de l’UE et de l’Otan ont réaffirmé samedi leur « leur plein soutien » à l’Ukraine avant la reprise des négociations avec les États-Unis.

De quoi vont parler Trump et Zelensky ?

« Nous avons un programme chargé, cela se passera pendant le week-end, je pense dimanche, en Floride, où nous aurons une réunion avec le président Trump », avait indiqué vendredi le chef de l’État ukrainien à des journalistes.

Selon Volodymyr Zelensky, les discussions porteront sur les « questions sensibles » du sort du Donbass, une région industrielle et minière de l’est l’Ukraine que Moscou revendique, et de la centrale nucléaire de Zaporijjia occupée par les soldats russes.

Les deux hommes évoqueront aussi les garanties de sécurité que les Occidentaux pourraient fournir à l’Ukraine dans le cadre d’un éventuel accord de paix avec la Russie, a-t-il poursuivi.

« Il y a certaines questions dont nous ne pouvons discuter qu’au niveau des dirigeants », a expliqué le président ukrainien.

Volodymyr Zelensky « n’a rien tant que je ne donne pas mon accord », a averti vendredi Donald Trump, dans un entretien au site Internet Politico. « Je pense que ça se passera bien avec lui. Je pense que ça se passera bien avec (le président russe Vladimir) Poutine », avec lequel il prévoit de s’entretenir « bientôt », a-t-il relevé.

Quels sont les points de blocage ?

À la veille de cette rencontre, Moscou ne semble pas disposer à conclure un accord de paix. Dans la nuit de vendredi à samedi, la Russie a poursuivi son offensive avec des frappes massives sur la ville de Kiev. Ces frappes, comme les précédentes, ont visé des infrastructures énergétiques. Conséquence, a déploré la compagnie d’électricité DTEK, plus d’un million de foyers ont été privés de courant.

Le ministère russe de la Défense a dans le même temps fait savoir que plus de 230 drones ukrainiens avaient été abattus samedi au-dessus de la Russie.

L’armée russe, qui a accéléré ses avancées sur le front ces derniers mois, a par ailleurs revendiqué la prise de la ville de Myrnograd, dans l’oblast de Donetsk, et de celle de Gouliaïpolé, dans la région de Zaporijjia.

En outre, la dernière version du plan américain pour la paix paraît en l’état inacceptable pour la Russie. Contrairement à la version originale rédigée par les Américains et présentée il y a plus d’un mois, le nouveau texte ne comprend plus aucune obligation juridique de non-adhésion à l’Otan pour l’Ukraine, un chiffon rouge pour Moscou qui a présenté cette question comme une des causes de la guerre. Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, a ainsi accusé vendredi Kiev et ses alliés européens de vouloir « torpiller » les négociations et appelé à revenir aux ententes antérieures, faute de quoi « aucun accord ne pourra être conclu ».

« Si les autorités de Kiev ne souhaitent pas régler cette affaire pacifiquement, nous résoudrons tous les problèmes qui se posent à nous par la voie militaire », a quant à lui mis en garde Vladimir Poutine samedi.

Tomas Kauer - News Moderator https://www.tomaskauer.com/