Volodymyr Zelensky sur le continent américain, les forces russes continuent d’avancer en Ukraine. Moscou revendique ce samedi soir la prise des villes de Myrnograd et de Gouliaïpolé, dans l’est du pays. Dans le même temps, plus d’un million de foyers ont été privés d’électricité dans la capitale ukrainienne, Kiev, et dans sa région après de nouvelles frappes russes massives.

Selon un communiqué du Kremlin, le président russe Vladimir Poutine a écouté ce samedi un rapport de l’état-major faisant état de « la libération des villes de Dimitrov (le nom russe de Myrnograd) et de Gouliaïpolé ». La première est située dans la région de Donetsk et la deuxième dans la partie orientale de celle de Zaporijjia.

Le Premier ministre canadien Mark Carney a condamné samedi la « barbarie » des attaques russes survenues dans la nuit à Kiev et insisté sur le fait que tout accord de paix en Ukraine nécessiterait « une Russie prête à coopérer », alors qu’il accueillait le président ukrainien Volodymyr Zelensky au Canada.

Une attaque russe massive à la veille d’une rencontre Trump-Zelensky

La Russie a frappé samedi la capitale ukrainienne avec des centaines de drones et dizaines de missiles, faisant deux morts et provoquant des coupures de courant dans des centaines de milliers de foyers. « La première frappe a privé d’électricité plus de 700 000 clients samedi matin, et 400 000 autres ont été déconnectés dans la région entourant la capitale », a indiqué DTEK samedi après-midi sur Telegram, disant travailler à rétablir le courant.

Volodymyr Zelensky et Donald Trump évoqueront en Floride, dimanche, le plan américain visant à mettre fin à la guerre, présenté par Washington il y a près d’un mois. Le président ukrainien a présenté cette semaine la nouvelle mouture de ce document, retravaillé après d’âpres négociations avec Kiev. Cette nouvelle version propose un gel du front aux positions actuelles sans offrir de solution immédiates aux revendications territoriales de la Russie, qui contrôle environ 19 % de l’Ukraine.

Le plan de paix modifié

Contrairement à la version originale du plan américain, qui était considéré par Kiev comme trop favorable à Moscou, le nouveau document abandonne deux exigences clés du Kremlin : un retrait des troupes ukrainiennes de la région orientale de Donetsk et un engagement de l’Ukraine juridiquement contraignant de non-adhésion à l’Otan. Dans ces conditions, la validation de cet accord par Moscou paraît improbable. Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, a ainsi accusé vendredi Kiev et ses alliés européens de « redoubler d’efforts » pour « torpiller » les négociations, en poussant à des modifications inacceptables pour la Russie.

Selon Volodymyr Zelensky, les discussions avec Donald Trump porteront sur les « questions sensibles » du sort du Donbass, région industrielle et minière de l’est l’Ukraine que Moscou revendique, et de la centrale nucléaire de Zaporijjia occupée par la Russie. Les deux hommes évoqueront aussi les garanties de sécurité que les Occidentaux pourraient fournir à l’Ukraine dans le cadre d’un éventuel accord de paix avec la Russie.