Guerre en Ukraine : « une nouvelle élimination démonstrative », un chef de milice russe aurait été secrètement tué par le Kremlin

Déc 25, 2025 - 07:01
Guerre en Ukraine : « une nouvelle élimination démonstrative », un chef de milice russe aurait été secrètement tué par le Kremlin

Pendant son exhumation dans la cathédrale du Christ-Sauveur de Moscou, aucune cause officielle de décès n’a été mentionnée. Pourtant, plus de deux semaines après sa mort, cela ne fait presque plus aucun doute. Stanislav Orlov, fondateur de l’unité russe d’extrême droite Española, aurait bien été tué par les services de renseignements de Moscou.

Cette révélation a été faite, la semaine dernière, par plusieurs médias locaux indépendants pourtant proches du Kremlin. « Espagnol », comme il était surnommé, n’est pas mort tué sur le champ de bataille en Ukraine, comme cela avait été annoncé dans un premier temps, mais a bien été abattu à son domicile en Crimée, annexée par la Russie.

« Un avertissement aux autres »

Astra, un média pacifiste basé en exil, a même publié des images de vidéosurveillance de son domicile au moment des faits le 4 décembre dernier. On y voit un groupe de militaires russes armés débarquer chez lui, avant des coups de feu, et l’arrivée des secours… six heures plus tard.

Clairement visé par cette mort, le groupe Española s’est contenté d’un communiqué prudent sur Telegram : « Nous ne pouvons ignorer que beaucoup de personnes s’intéressent aux raisons du décès de Spaniard – et nous aussi. » Le groupe a toutefois exhorté ses sympathisants à attendre les résultats de l’enquête officielle.

Selon Andreï Kolesnikov, analyste politique basé à Moscou, interrogé par The Guardian, l’assassinat de Stanislav Orlov est « une nouvelle élimination démonstrative de radicaux qui ont échappé au contrôle, suivant la même logique que l’éviction de Prigojine ». Avant sa mort, Orlov dirigeait Española – une formation de hooligans et de volontaires néonazis connus pour avoir combattu comme force paramilitaire aux côtés de la Russie en Ukraine.

Il y a deux mois, la formation, sanctionnée par le Royaume-Uni et l’Union européenne pour sa participation aux massacres de Marioupol et de Bakhmout, avait été démantelée pour intégrer directement les rangs de l’armée russe.

Le meurtre ciblé d’Orlov s’inscrit dans le contexte d’une répression plus large et de plus en plus visible menée par le Kremlin contre les figures ultranationalistes dissidentes et les groupes armés semi-autonomes à la suite de la mutinerie de Wagner en juin 2023.

« C’est encore un avertissement destiné à dissuader d’autres personnes de suivre une voie indépendante », analyse Andreï Kolesnikov. C’est également une manière pour Moscou de se protéger en cas de fin de guerre, et de retour du front de personnalités influentes politiquement.

Tomas Kauer - News Moderator https://www.tomaskauer.com/