Il ressemble comme deux gouttes d’eau aux drones russes Shahed. En tout cas, il n’en inspire très librement au vu de l’importance de ces engins de Moscou sur le front. Le fabricant ukrainien de défense Polifly a développé sa propre version de drones d’attaque kamikaze, présenté la semaine dernière au salon Brave1 Components de Kiev.

Présent aux côtés de près de 200 entreprises de défense, Polifly a fait sensation avec son nouveau drone, prénommé Cooper, en raison notamment des matériaux utilisés. S’il a tout d’un drone Shahed comme celui utilisé par l’ennemi, il est, en fait, créé à partir de polyuréthane.

Faible coût, haute performance et production de masse

Contrairement à la fibre de carbone et aux composites renforcés, le polyuréthane permet de réduire le poids du drone de 19 %. Moins cher, cette matière facilite également l’adaptation du drone en différentes variantes (kamikaze, courte portée, surveillance…).

D’autre part, « avec seulement trois jeux de moules, il est possible de fabriquer jusqu’à 700 cellules de drones par mois, soit quatre fois et demie plus qu’avec les méthodes composites traditionnelles », expliquent les ingénieurs de l’entreprise auprès du média spécialisé Militarnyi. Ce drone répond ainsi aux trois exigences critiques du champ de bataille moderne : faible coût, haute performance et production de masse rapide.

De quoi faire du drone Cooper, un adversaire à la taille du Shahed russe. Car en dehors de son matériau, l’appareil ukrainien conserve les mêmes caractéristiques avec une envergure de 1,2 m, une ogive de 5,5 kilogrammes et une portée de plus de 90 km.

Portée de 35 km

Lancé par catapulte, le Cooper peut se déplacer de manière autonome grâce au pilotage automatique et au GPS. Il peut fonctionner avec une station de contrôle au sol jusqu’à une portée de 35 km. L’engin peut également être équipé de différentes manières : d’ogives thermobariques, à fragmentation hautement explosives ou à charge creuse.

Reste à pouvoir l’intégrer sur le front. La capacité de production actuelle de Polifly lui permet déjà de fabriquer jusqu’à 200 drones par mois, avec une marge de progression en fonction de la demande. L’entreprise estime que le procédé de fabrication en polyuréthane pourrait devenir un élément essentiel de la capacité de l’Ukraine à combattre sur le front.