« J’ordonne un blocus total » : Donald Trump accentue sa pression sur le Venezuela, désigné comme « organisation terroriste »

Déc 17, 2025 - 07:01
« J’ordonne un blocus total » : Donald Trump accentue sa pression sur le Venezuela, désigné comme « organisation terroriste »

Donald Trump a franchi un cap, ce mardi, dans la guerre de régime qu’il mène contre le Venezuela. Le locataire de la Maison Blanche a annoncé sur son réseau Truth Social que les États-Unis mettaient en place un blocus au Venezuela contre « les pétroliers sous sanctions », une nouvelle escalade dans la crise entre les deux pays. « Aujourd’hui, j’ordonne un blocus total et complet de tous les pétroliers sanctionnés entrant et sortant du Venezuela », a écrit le président américain, dont on imagine qu’il ordonnera la saisie de tous les navires essayant d’enfreindre ce blocus.

Le pétrole constitue la principale source de revenus de Caracas. Soumis à un embargo depuis 2019, le pays écoule sa production pétrolière sur le marché noir à des prix nettement plus bas, à destination en particulier de la Chine. Le régime du président Nicolás Maduro utilise le pétrole pour financer « le narcoterrorisme, la traite d’êtres humains, les meurtres et les enlèvements », a justifié Donald Trump.

Le gouvernement du Venezuela a répondu en qualifiant d’« irrationnel » et de « menace grotesque » cette annonce. « Le président des Etats-Unis tente d’imposer de manière absolument irrationnelle un prétendu blocus naval militaire au Venezuela dans le but de voler les richesses qui appartiennent à notre patrie », a écrit le gouvernement vénézuélien dans un communiqué.

Les États-Unis ont déployé un important dispositif militaire dans les Caraïbes, et bombardé des embarcations suspectées de narcotrafic en provenance du Venezuela. « Le Venezuela est entièrement encerclé par la plus grande armada jamais assemblée dans l’histoire de l’Amérique du Sud », a ainsi affirmé le milliardaire républicain, qui a assuré que le déploiement américain ne ferait « que s’agrandir » « Le choc qu’ils subiront sera sans précédent », a-t-il encore menacé.

Dans ce même message publié ce mardi, Trump a une nouvelle fois accusé sans preuve le président vénézuélien Nicolas Maduro d’utiliser le pétrole pour financer « le narcoterrorisme, la traite d’êtres humains, les meurtres et les enlèvements ». Il a surtout affirmé que « le régime vénézuélien avait été désigné comme une organisation terroriste internationale » par son administration, s’appuyant sur ce point pour justifier son blocus.

Trump : « Le choc qu’il subiront est sans précédent »

C’est cette désignation qui a inquiété de nombreux commentateurs américains. Selon eux, cette classification pourrait justifier l’usage de la force par Donald Trump. « Le Venezuela est entièrement encerclé par la plus grande armada jamais assemblée dans l’histoire de l’Amérique du Sud », a ainsi affirmé le milliardaire républicain, qui a assuré que le déploiement américain ne ferait « que s’agrandir ». « Le choc qu’ils subiront sera sans précédent », a-t-il menacé.

En attendant un usage éventuel de la force, c’est donc le pétrole que l’administration américaine a décidé de cibler. La semaine dernière, les forces américaines avaient saisi en mer des Caraïbes un pétrolier à destination de Cuba, le Skipper. Le navire transportait entre 1 et 2 millions de barils de brut vénézuélien, selon les sources, pour une valeur de 50 à 100 millions de dollars.

Selon Washington, le navire était sous sanctions américaines depuis 2022 pour des liens présumés avec le Corps des Gardiens de la Révolution islamique iranienne et le Hezbollah libanais. La Maison Blanche avait indiqué les Etats-Unis entendaient « saisir le pétrole » du Skipper, reconnaissant cependant que cela posait des questions juridiques.

L’annonce de Donald Trump survient alors que les ministres américains de la Défense et des Affaires étrangères ont défendu mardi au Congrès les frappes menées contre des embarcations soupçonnées de narcotrafic dans les Caraïbes.

Depuis début septembre, le président américain a ordonné des frappes contre au moins 26 navires dans les Caraïbes ou l’est du Pacifique, tuant au moins 95 personnes, sans jamais fournir de preuve de leur implication dans le trafic de drogues.

Le sujet a soulevé de très vifs débats à Washington, notamment une opération datant de début septembre au cours de laquelle l’armée a tiré deux salves, la seconde achevant les deux survivants d’un bateau déjà en flammes.

Tomas Kauer - News Moderator https://www.tomaskauer.com/