Le Français Thierry Breton ainsi que quatre Européens interdits de séjour par l’administration Trump, Paris réagit
Une décision radicale. Les États-Unis ont annoncé ce mardi des sanctions visant cinq personnalités européennes engagées pour une stricte régulation de la tech, qui se voient interdites de séjour, dont un ancien commissaire européen, le Français Thierry Breton.
Les agissements de ces personnes s’apparentent à de la « censure » au détriment des intérêts américains, a justifié le département d’État. « Depuis trop longtemps, les idéologues européens mènent des actions concertées pour contraindre les plates-formes américaines à sanctionner les opinions américaines auxquelles ils s’opposent », a déclaré le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio sur X. « L’administration Trump ne tolérera plus ces actes flagrants de censure extraterritoriale », a-t-il ajouté.
Un vent de maccarthysme souffle-t-il à nouveau ? ?
Pour rappel : 90 % du Parlement européen — démocratiquement élu — et les 27 États membres à l’unanimité ont voté le DSA ??
À nos amis américains : « La censure n’est pas là où vous le pensez. »— Thierry Breton (@ThierryBreton) December 23, 2025
Thierry Breton a rapidement dénoncé un « vent de maccarthysme » soufflant aux États-Unis, via deux messages identiques publiés l’un en français, l’autre en anglais. « Un vent de maccarthysme souffle-t-il à nouveau ? », s’est-il interrogé… sur le réseau social X, en référence à la chasse aux sorcières anticommuniste menée par le sénateur américain Joseph McCarthy dans les années 1950. « Pour rappel : 90 % du Parlement européen - démocratiquement élu - et les 27 États membres à l’unanimité ont voté le DSA (NDLR : la législation européenne sur le numérique), a-t-il souligné. À nos amis américains : La censure n’est pas là où vous le pensez. »
Le DSA n’a « pas de portée extraterritoriale »
Paris « dénonce avec la plus grande fermeté » la sanction américaine contre Thierry Breton. « Le règlement sur les services numériques (DSA) a été démocratiquement adopté en Europe pour que ce qui est illégal hors ligne le soit aussi en ligne. Il n’a absolument aucune portée extraterritoriale et ne concerne en aucun cas les États-Unis », a réagi le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot sur X.
Le Français Thierry Breton a été commissaire européen au Marché intérieur de 2019 à 2024, avec de larges compétences en particulier sur les dossiers numériques et industriels. Il s’est montré à de multiples reprises très critique de la politique de Donald Trump.
Une offensive contre les règles de l’UE
Parmi les autres personnes sanctionnées figurent des représentants d’ONG luttant contre la désinformation et les messages haineux en ligne dont Imran Ahmed, Clare Melford, Anna-Lena von Hodenberg, fondatrice de HateAid, une ONG allemande, ainsi que Josephine Ballon, de la même association.
Le président américain Donald Trump mène une offensive d’envergure visant les règles de l’Union européenne sur la tech qui imposent aux plates-formes des obligations en particulier de signalement de contenus problématiques, ce que les États-Unis jugent comme étant de la censure.
L’UE dispose de fait de l’arsenal juridique le plus puissant au monde pour réguler le numérique.

