Le Premier ministre Benyamin Netanyahou et le ministre de la Défense Israël Katz ont déclaré samedi soir avoir ordonné, plus tôt dans la journée, l’assassinat du numéro deux du Hamas, Raad Saad, en raison de son rôle dans les activités de réarmement du groupe après le cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

« En réponse à l’activation d’un engin explosif du Hamas qui a blessé nos forces aujourd’hui (…), le Premier ministre Benyamin Netanyahou et le ministre de la Défense Israël Katz ont ordonné l’élimination du terroriste Raad Saad », ont-ils indiqué dans un communiqué conjoint. L’armée israélienne l’a décrit comme « l’un des architectes » de l’attaque du 7 octobre 2023 contre Israël, qui a déclenché la guerre à Gaza.

Des sources de l’armée israélienne ont également donné d’autres cas de soldats blessés par des engins explosifs improvisés placés sous les ordres de Saad au cours des dernières semaines auprès de la presse israélienne.

Le Shin Bet et l’armée israélienne ont déclaré avoir reçu des informations indiquant que Raad Saad effectuait un rare déplacement à la surface dans la partie ouest de la ville de Gaza, et avoir agi rapidement pour le tuer avant que l’occasion ne soit perdue. Une vidéo de l’attaque contre son véhicule a été diffusée.

Cette opération ne risque pas de réduire la tension entre Israël et le Hamas quant au maintien du cessez-le-feu et à la manière dont se déroulera la phase II, concernant la prise en charge de la gestion de Gaza par les parties internationales et surtout d’un point de vue israélien, les mesures visant à réduire l’arsenal du Hamas.

Le Hamas a déclaré qu’il avait jusqu’ici seulement accepté que des tiers veillent au respect du cessez-le-feu par les deux parties, et non de renoncer à toutes ses armes. Mais un dirigeant du Hamas a malgré tout proposé mercredi dernier de geler l’armement du mouvement, en échange d’une trêve durable à Gaza. Il s’est également dit ouvert à la présence d’une force internationale de maintien de la paix à la frontière du territoire palestinien avec Israël.

On ignore si les États-Unis ont approuvé cette attaque, qui a des ramifications géopolitiques étendues en raison du rang élevé de Saad dans le mouvement terroriste. Pour les observateurs de la région, cet état de fait est d’autant plus vrai que l’assassinat n’était pas nécessairement prévu de longue date, même s’il était depuis longtemps une cible potentielle pour l’état-major du Shin Bet.

Un proche du Cheik Yassine

Saad fait partie du Hamas depuis au moins les années 1990. Il a purgé une peine dans une prison israélienne au cours des années 1990 puis une autre dans une prison de l’Autorité palestinienne. Il était un des proches du fondateur du Hamas, Cheikh Ahmed Yassine, tué par Israël en 2004, et des principaux chefs militaires du Hamas, Mohammed Deif et Marwan Issa, tous deux tués par Israël pendant la guerre de 2024.

Saad a aussi œuvré comme commandant de brigade pour la ville de Gaza, puis il a créé l’unité de commandos marins du Hamas selon le Jerusalem Post. Plus tard, Saad a rejoint le haut commandement du Hamas, mais dans les années qui ont précédé la guerre, il a en fait été rétrogradé du haut commandement à un poste de second rang en raison d’un désaccord les frères Sinwar, qui avaient pris la direction du Hamas.

Cependant, il n’a jamais été loin du sommet et, après la mort de Mohammed Sinwar, Saad est devenu le numéro deux d’al-Hadad, chargé de gérer des aspects importants des opérations quotidiennes du Hamas.