Le passage de Rafah ne servira pas « au déplacement » de la population de Gaza, promet l’Égypte
Mise au clair. Le ministre égyptien des Affaires étrangères a réaffirmé ce samedi, lors du forum de Doha, que le poste-frontière de Rafah entre Gaza et l’Égypte, dont la réouverture est prévue par l’accord de trêve, ne servirait pas « au déplacement » de la population palestinienne mais « uniquement à acheminer l’aide humanitaire et médicale ».
L’Égypte et le Qatar, pays médiateurs dans le conflit à Gaza, et six autres pays à majorité musulmane, ont exprimé vendredi leur « profonde inquiétude » après l’annonce par les autorités israéliennes qu’elles allaient ouvrir le passage de Rafah, mais seulement pour sortir du territoire palestinien.
Dans un communiqué, les ministres des Affaires étrangères d’Arabie saoudite, d’Égypte, de Turquie, du Qatar, de Jordanie, des Émirats arabes unis, de l’Indonésie et du Pakistan se sont alarmés « des déclarations faites par la partie israélienne au sujet de l’ouverture du passage de Rafah dans un seul sens dans le but de transférer les résidents de la bande de Gaza vers l’Égypte ».
Israël avait annoncé mercredi la réouverture « dans les prochains jours » du passage de Rafah, à l’extrême-sud du territoire palestinien. La mesure s’appliquera « exclusivement pour la sortie » des Gazaouis vers l’Égypte, avait précisé à l’AFP le Cogat, l’organisme du ministère de la Défense supervisant les activités civiles dans les Territoires palestiniens.
L’Égypte a rapidement démenti avoir accepté une telle mesure, insistant pour que ce passage stratégique soit ouvert dans les deux sens.
Demande d’ouverture dans les deux sens
Les huit ministres ont souligné qu’ils « refusent catégoriquement toute tentative visant à déplacer le peuple palestinien de ses terres » et s’opposent à tout départ forcé de Gazaouis de leur territoire. Ils insistent pour que le passage de Rafah soit ouvert dans les deux sens, conformément au plan de paix du président américain Donald Trump.
La réouverture du passage de Rafah est prévue par le plan de paix pour le territoire palestinien, et est réclamée de longue date par les agences des Nations unies et la communauté humanitaire. Mais depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu à Gaza le 10 octobre, les autorités israéliennes ne l’ont pas autorisé, invoquant le fait que le Hamas n’a pas encore restitué tous les corps d’otages qu’il s’est engagé à rendre, et la nécessité d’une coordination avec l’Égypte.
L’attaque du 7 octobre a entraîné côté israélien la mort de 1 221 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l’AFP à partir de chiffres officiels. L’offensive israélienne menée en représailles a fait 70 354 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas, jugés fiables par l’ONU.

