Mercosur : « Aucune possibilité » que la France bloque seule le traité, assure Lula
Ce samedi, l’Argentine, le Brésil, le Paraguay et l’Uruguay, tout comme la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et une majorité de pays de l’UE, espéraient parapher l’accord de libre-échange UE-Mercosur. Mais cette signature a finalement été reportée, face à la colère des agriculteurs européens, notamment en France et en Italie.
En marge du sommet du bloc-sud américain, dans le sud du Brésil, le président brésilien Lula a dit avoir reçu une lettre des présidents de la Commission européenne et du Conseil européen. « Tous deux expriment l’espoir de voir l’accord approuvé en janvier », a révélé le dirigeant brésilien.
« Si elle est prête à signer et qu’il ne manque plus que la France, selon Ursula von der Leyen et António Costa, il n’y aura aucune possibilité qu’à elle seule, la France empêche la conclusion de l’accord », a indiqué Lula, selon G1.
Des négociations « qui traînent depuis 26 ans »
Le président brésilien a par ailleurs exhorté les dirigeants européens à faire preuve de « volonté politique » et de « courage » pour arriver à bout de négociations qui « qui traînent depuis 26 ans », en ouverture du sommet à Foz do Iguaçu.
« Nous avions entre nos mains l’occasion de transmettre au monde un message important en défense du multilatéralisme et de renforcer notre position stratégique dans un contexte mondial de plus en plus compétitif. Mais, malheureusement, l’Europe ne s’est pas encore décidée », a déploré Lula.
Ce mercredi, lors d’une réunion ministérielle, Lula fustigeait la position de la France et de l’Italie sur le traité. « Nous attendons cet accord depuis 26 ans. Il leur est plus favorable qu’à nous. (Le président français Emmanuel) Macron ne veut pas le faire à cause de ses agriculteurs, l’Italie ne veut pas le faire pour une raison que j’ignore », a-t-il déclaré, rapporte Le Financial Times.
L’accord UE-Mercosur permettrait aux européens d’exporter davantage de véhicules, machines, vins et spiritueux en Amérique du Sud. Dans le sens inverse, il faciliterait l’entrée en Europe de viande, sucre, riz, miel et soja sud-américains, ce qui alarme les filières concernées.

