Barack Obama a été « un des Présidents les plus controversés de l’histoire américaine », Joe Biden « l’un des plus corrompus ». Le propos n’a rien de nouveau dans la bouche de Donald Trump. Mais le président des États-Unis a poussé le bouchon jusqu’à faire graver sur des plaques de marbre ces phrases habituellement prononcées lors de meetings ou publiés sur ses réseaux sociaux. Il a ensuite fait fixer ces plaques en dessous des portraits présidentiels déjà accrochés sur un des murs de la Maison Blanche, et baptisé le « Présidentiel Walk of Fame ».

The White House has added these plaques to their “Presidential Walk of Fame” - the Biden & Obama entries are heavy on Trumpian mockery. Reagan’s notes that he was “a fan” of President Trump long before he ran for Pres. pic.twitter.com/m8wAxw3Jwt— Garrett Haake (@GarrettHaake) December 17, 2025

Depuis hier, la scène politique américaine ne parle plus que de ça. C’était sans doute d’ailleurs le but : l’actualité était plutôt morose pour le président républicain ces derniers jours. Les chaînes d’info ont immédiatement basculé sur la dernière idée saugrenue de ce Président pas comme les autres qui sait manipuler les opinions et les médias comme personne. Les photographes des principales agences de presse ont d’ailleurs été autorisés à aller photographier de près ce nouvel ajout.

Les opposants ont eux aussi poussé des cris d’orfraie. « L’inflation, le chômage, le prix des produits d’épicerie, le coût de l’électricité, tout cela augmente, et Donald Trump passe du temps à faire ces conneries », a par exemple tweeté le Gouverneur de Californie et possible candidat démocrate à la Présidentielle 2028, Gavin Newsom.

Ces plaques installées près du bureau Ovale présentent une lecture très partisane de l’histoire des présidents américains. Donald Trump s’y réserve une place de choix. Les deux textes qui lui sont consacrés, un pour chacun de ses mandats, dressent un bilan flatteur de son action. Sous lui, le niveau de l’économie est « historique », les baisses d’impôts sont « massives », les accords diplomatiques « majeurs ».

Obama, Biden, Reagan…

Le contraste est saisissant avec le traitement réservé à ses prédécesseurs démocrates. Le texte consacré à Joe Biden apparaît sous l’image d’un autopen, une machine à signer automatique. La plaque le décrit comme « le pire président de l’histoire américaine », évoque un prétendu déclin mental, reprend l’accusation de fraude électorale en 2020 et dresse une liste d’échecs imputés à son administration, de l’inflation au retrait d’Afghanistan.

Barack Obama est, lui aussi, sévèrement ciblé. Qualifié de figure « profondément clivante », il est accusé d’avoir affaibli l’économie, signé des accords internationaux jugés désastreux et d’être à l’origine de scandales politiques, reprenant là encore des accusations régulièrement martelées par Donald Trump. Un portrait d’autant plus polémique que l’ancien président reste, selon les sondages, l’un des plus populaires encore en vie.

Même les présidents plus anciens ne sont pas épargnés par cette relecture orientée de l’histoire. Certaines plaques prêtent à Ronald Reagan une admiration pour Donald Trump, tandis que d’autres mettent en avant des thèmes chers à l’actuel président, comme les droits de douane ou le slogan « America First », attribué à Warren Harding. Bill Clinton voit son bilan relativisé, ses succès économiques étant largement attribués au Congrès républicain, avec un rappel final de la défaite d’Hillary Clinton face à Trump en 2016.

La porte-parole de la Maison-Blanche a confirmé que Donald Trump avait personnellement rédigé le texte de plusieurs plaques, les présentant comme un exercice historique assumé. Une démarche qui s’inscrit dans une série d’initiatives similaires : le site officiel de la Maison-Blanche comporte lui aussi des pages à vocation éducative mêlant faits historiques et attaques politiques contre d’anciens présidents démocrates.