Tyler Robinson, accusé du meurtre de Charlie Kirk, a comparu pour la première fois lors d’une audience publique
Chemise bleu clair, cravate nouée autour du cou, chevilles maintenues par des entraves : Tyler Robinson, ce jeune homme de 22 ans accusé d’avoir tué l’influenceur conservateur Charlie Kirk le 10 septembre dernier lors d’un meeting dans l’Utah, a effectué sa première apparition publique, hier, lors d’une audience destinée à aborder certains points de l’enquête et de la procédure.
Tyler Robinson, the accused killer of conservative activist Charlie Kirk, was brought into the Provo, Utah, courtroom in handcuffs and shackles, making his first in-person court appearance https://t.co/NzW887sTqr pic.twitter.com/Vi0LR5BVGZ— Reuters (@Reuters) December 12, 2025
Depuis plusieurs semaines, la défense tente en effet de limiter l’exposition médiatique d’un dossier qui a suscité une couverture nationale immédiate, jusqu’aux commentaires du président Donald Trump affirmant, peu après l’arrestation de Robinson, qu’il espérait la peine de mort.
Les avocats du jeune homme estiment que cette pression pourrait compromettre la possibilité de convoquer un jury impartial. Ils demandent notamment l’interdiction des caméras, soutenus en cela par le bureau du shérif du comté.
Le juge Tony Graf semble réceptif à ces requêtes, conscient du poids d’un dossier qu’il a lui-même décrit comme ayant suscité une attention « extraordinaire ». Une précédente audience, tenue à huis clos en octobre, avait déjà conduit le magistrat à autoriser Robinson à comparaître en tenue civile tout en imposant des mesures de sécurité strictes. Graf avait également interdit aux médias de diffuser des images de ses entraves pour éviter d’influencer l’opinion.
Or, jeudi, la caméra autorisée dans la salle a retransmis brièvement les fers de Robinson ainsi que des conversations privées et des documents visibles à la table de la défense, en violation de l’ordonnance. La défense y a vu une nouvelle illustration du risque que représente, selon elle, une large couverture visuelle. Le juge a préféré déplacer la caméra plutôt que de la couper, avant de renvoyer toute décision définitive à une audience prévue le 29 décembre.
Erika Kirk plaide pour la présence de caméras
Face à ces tentatives de restriction, une coalition d’organisations de presse plaide pour le maintien d’un accès maximal. Leurs avocats rappellent que la publicité des audiences constitue un fondement du système judiciaire américain et qu’elle contribue à préserver la confiance du public dans les procès criminels. Ils insistent aussi sur le fait que les tribunaux américains ont depuis longtemps démontré qu’il est possible de juger équitablement même dans des circonstances très médiatisées.
Dans le camp de la victime, la veuve de Charlie Kirk, Erika Kirk, milite elle aussi pour une transparence totale. Désignée représentante officielle de la famille dans la procédure, elle estime que la visibilité médiatique est un moyen de contrer les rumeurs et théories complotistes entourant l’assassinat de son mari.
L’enquête, de son côté, s’appuie sur un ensemble de preuves détaillées dans un document d’accusation : l’arme utilisée, retrouvée à proximité, portait l’ADN de Robinson ; plusieurs cartouches gravées de références issues de la culture Internet ont été découvertes avec le même profil génétique ; enfin, le suspect aurait envoyé des messages où il reconnaissait avoir agi par rejet des idées défendues par Kirk.
Robinson s’est rendu aux autorités le lendemain des faits après que ses parents l’ont identifié sur une image de surveillance rendue publique.
Poursuivi pour meurtre aggravé, ainsi que pour plusieurs autres chefs d’inculpation, Robinson encourt la peine capitale. Son procès n’en est toutefois qu’à ses prémices : une audience préliminaire de trois jours a été fixée à mai 2026.

