« Un jour sombre » : la démolition d’un monument à l’entrée du canal de Panama qui empoisonne les relations avec la Chine
Le gouvernement chinois a dénoncé la démolition d’un monument à l’entrée du canal de Panama, qui symbolisait l’amitié entre les deux pays, demandant au gouvernement du Panama de « faire toute la lumière » sur cette destruction. Dans un contexte de forte pression des États-Unis pour réduire la présence de la Chine autour du canal, le maire d’Arraiján avait fait démolir samedi ce monument construit en 2004, qui comprenait un paifang (un portique chinois traditionnel), deux sculptures de lions et un obélisque, expliquant qu’il avait subi des dommages structurels constituant un « risque ».
?? ?? ?? The destruction of a monument in #Arraijan symbolising #Panama's relationship with #China hasn't gone unnoticed by locals.
The demolition of the site, located next to the Panama canal, comes as US President Donald #Trump questioned China's influence over the waterway. pic.twitter.com/U0u2iBwvLG— FRANCE 24 English (@France24_en) December 29, 2025
« La Chine déplore la démolition forcée, par les autorités locales, d’un monument rendant hommage aux contributions de la Chine au canal de Panama », a condamné lundi sur X le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères. « Ce monument était le témoin et le mémorial de l’amitié ancienne entre la Chine et le Panama, ainsi que de la formidable contribution des travailleurs chinois qui ont traversé les océans jusqu’au Panama au XIXe siècle afin de participer à la construction du chemin de fer transocéanique et du canal de Panama, certains ayant même payé de leur vie durant les travaux », a-t-il déploré.
« Le monument témoignait également de l’intégration des Chinois au sein de la population locale », a-t-il ajouté. L’ambassadrice de Chine au Panama, Xu Xueyuan, s’était émue d’un « jour sombre » pour les 300 000 Sino-Panaméens - sur environ 4,5 millions d’habitants. « La Chine a adressé une protestation officielle au Panama et a demandé au Panama de faire toute la lumière sur cette affaire, de corriger les méfaits du gouvernement local et d’en réparer au plus vite les effets négatifs », ont tonné les Affaires étrangères chinoises.
Le président panaméen au soutien de la Chine
Le président panaméen José Raúl Mulino a commenté l’affaire dimanche en y voyant une « barbarie injustifiable » et jugé qu’il s’agissait d’un « acte irrationnel impardonnable ». Il a ordonné « la reconstruction immédiate du monument sur son site d’origine ».
Le président américain Donald Trump a menacé ces derniers mois de reprendre le contrôle du très stratégique canal de Panama, affirmant qu’il est sous le contrôle de Pékin car la société hongkongaise Hutchison Holdings exploite sous concession deux ports dans le Pacifique et l’Atlantique.
Sous cette pression, Hutchison Holdings a accepté de vendre les deux terminaux qu’il gère à un conglomérat dirigé par l’américain BlackRock, mais la Chine voit cette opération d’un mauvais œil et ses entreprises sont désormais intéressées par l’acquisition de deux nouveaux ouvrages portuaires qui feront l’objet d’un appel d’offres.
Les États-Unis et la Chine sont les principaux utilisateurs du canal de Panama, long de 80 kilomètres et par lequel transite 5 % du commerce maritime mondial.

