« Une industrie structurée à but lucratif » : 28 personnes qui se rendaient à une fête musulmane enlevées au Nigeria
Vingt-huit personnes, dont des femmes et des enfants, ont été enlevées dimanche soir par des hommes armés dans alors qu’ils se rendaient à une fête musulmane dans le centre du Nigeria, selon un rapport de sécurité publié lundi. « Dans la soirée du 21 décembre, des hommes armés ont enlevé 28 personnes, dont des femmes et des enfants, alors qu’elles se rendaient à un rassemblement pour Maouloud », près du village de Zak, dans l’Etat du Plateau, indique un rapport de sécurité préparé pour les Nations unies.
Le groupe se rendait à cet événement marquant la naissance du prophète Mahomet lorsque leur véhicule a été « intercepté », précise le rapport, ajoutant que la police avait ouvert une enquête. Cet enlèvement s’est produit le jour de la libération de 130 élèves, derniers d’un groupe de 250 enfants enlevés il y a un mois dans une école catholique au nord du pays.
Le Nigeria, pays le plus peuplé d’Afrique avec environ 230 millions d’habitants, fait l’objet d’une recrudescence d’attaques depuis novembre. Le président américain Donald Trump a évoqué une persécution ciblée des chrétiens du Nigeria par des « terroristes islamistes », ce que réfute Abuja.
Multiples problèmes de sécurité au Nigeria
Le gouvernement nigérian et des analystes indépendants refusent de parler de persécution religieuse, un argument longtemps utilisé par la droite chrétienne aux États-Unis, en Europe et par des séparatistes nigérians qui conservent une influence à Washington.
Le Nigeria est confronté à de multiples problèmes de sécurité, des djihadistes dans le nord-est aux gangs criminels de droit commun dans le nord-ouest. L’ONU a mis en garde contre une « recrudescence des enlèvements de masse », impliquant régulièrement des centaines d’écoliers. D’autres personnes ont été ciblées dans des lieux de culte lors d’enlèvements distincts.
L’un des premiers enlèvements de masse à avoir attiré l’attention internationale remonte à 2014, lorsque près de 300 filles avaient été arrachées à leur internat dans la ville de Chibok, au nord-est, par les djihadistes de Boko Haram. Depuis, le phénomène des enlèvements contre rançon s’est « consolidé en une industrie structurée et à but lucratif » qui a récolté environ 1,66 million de dollars entre juillet 2024 et juin 2025, selon un récent rapport de SBM Intelligence, un cabinet de conseil basé à Lagos.

