VIDÉO. Pourquoi Donald Trump exige l’eau du Mexique, lui-même à sec
Après l’immigration, Donald Trump a lancé un bras de fer avec le Mexique sur un nouveau sujet : l’eau. Un traité signé en 1944 encadre le partage des ressources fluviales frontalières entre les deux voisins. Le texte oblige les États-Unis à fournir chaque année 1,85 milliard de mètres cubes d’eau du fleuve Colorado. Le Mexique, de son côté, doit garantir 432 millions de mètres cubes du Rio Bravo, aussi appelé Rio Grande.
Mais ces deux fleuves sont fortement affectés par le changement climatique. « Certaines régions du Mexique, comme le Nord, connaissent des taux de réchauffement de six degrés par siècle, soit trois fois la moyenne mondiale, et certaines parties du sud ont également des taux de réchauffement d’environ cinq degrés par siècle », décrypte Francisco Estrada Porrua, directeur du programme de recherche sur le changement climatique de l’Université nationale autonome du Mexique.
Les barrages Amistad et Falcon, situés sur le Rio Grande et construits dans le cadre du traité, sont actuellement à 24,6 % et 10,3 % de leurs capacités. Conséquence : le Mexique est largement en retard sur ses engagements.
La menace de droits de douane
« Le Mexique continue de violer notre traité global sur l’eau. Cette violation nuit gravement à nos belles récoltes et à notre bétail au Texas », a dénoncé Donald Trump sur sa plate-forme Truth Social.
Même si le pays a livré davantage d’eau en un an que sur les quatre années précédentes cumulées, le compte n’y est pas. Il n’a fourni que la moitié de son dû, à cause d’une sévère sécheresse en 2023 et 2024. Le 8 décembre, le président américain a menacé d’imposer des droits de douane de 5 % si le Mexique n’augmentait pas ses transferts vers les agriculteurs américains. Sa requête : 250 millions de mètres cubes d’ici la fin de l’année.
Le Mexique a plié, et le 22 décembre, le barrage mexicain d’El Cuchillo a commencé à envoyer de l’eau à son voisin pour tenter de couvrir sa dette hydrique.

